Les études menées en linguistique cognitive sur la dénomination des odeurs ont montré que, contrairement aux couleurs, les mots manquent pour catégoriser les odeurs : l’olfaction est un sens qui peut être considéré sans parole (Howes, 1986). Face à l’indisponibilité dénominative des catégories olfactives en langue, les locuteurs non experts sont amenés à combler ce manque en construisant des représentations discursives en adéquation avec des représentations notionnelles issues d’expériences olfactives personnelles antérieures.
Le Corpus « Des mots & des odeurs  » permet d’observer le comportement verbal et gestuel de 20 locuteurs francophones adultes alors qu’ils se livrent à une tâche de flairage puis de description linguistique de 40 odorants. Le même corpus a été obtenu auprès d’enfants dans une perceptive transversale et longitudinale (les mêmes enfants testés et filmés en petite, moyenne et grande section maternelle).