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Intonation interrogative et verbalisation du point d’interrogation dans les titres cités sur France Inter
Notre attention a été attirée par la récurrence, dans certaines émissions radiophoniques, d’exemples où la citation de titres interrogatifs est suivie par la profération du syntagme point d’interrogation. De telles verbalisations seraient-elles l’indice d’une évolution en cours du rôle de l’intonation dans le marquage de la modalité ? Constitueraient-elles une exception au principe de décondensation de certaines marques, notamment modales, vers l’amont du paragraphe intonatif ? Les résultats de l’analyse prosodique montrent que, même dans un contexte aussi complexe que celui de nos occurrences (discours radiophonique, interrogations nominales, îlots textuels), l’élévation de la fréquence fondamentale sur l’ensemble de l’énoncé, et particulièrement sur la syllabe finale, reste pour le moment un marqueur privilégié de l’interrogation totale. Selon les cotextes, ce marquage prosodique s’avère cependant plus ou moins saillant, et susceptible d’interagir de façon plus ou moins concordante ou discordante avec les marques segmentales. Parmi ces dernières, la verbalisation du point d’interrogation ne fonctionne pas comme un modus rejeté en aval, mais comme une des procédures par lesquelles le locuteur-énonciateur enchâssant d’un discours rapporté est susceptible d’asserter la modalité autre de l’énoncé qu’il enchâsse. Au stade actuel, la ponctuation verbalisée ne contredit donc pas la décondensation vers l’amont des marques modales.
Françoise Gardès-Madray et Jacques Bres ont recueilli deux années durant, au coeur du bassin minier cévénol, les récits, témoignages, confidences des différents protagonistes des évènements de Ladrecht (miniers, femmes de miniers, grévistes, non-grévistes, représentants syndicats, politiques…) dans l’idée de donner place à la parole ouvrière.
Les formes du français parlé dans l’agglomération parisienne en 2000 et qui doit permettre d’aborder sur des bases solides la question du rôle que jouent les pratiques linguistiques de Paris pour la France entière et pour la francophonie en général.
Les études menées en linguistique cognitive sur la dénomination des odeurs ont montré que, contrairement aux couleurs, les mots manquent pour catégoriser les odeurs : l’olfaction est un sens qui peut être considéré sans parole (Howes, 1986). Face à l’indisponibilité dénominative des catégories olfactives en langue, les locuteurs non experts sont amenés à combler ce manque en construisant des représentations discursives en adéquation avec des représentations notionnelles issues d’expériences olfactives personnelles antérieures.
Le Corpus « Des mots & des odeurs » permet d’observer le comportement verbal et gestuel de 20 locuteurs francophones adultes alors qu’ils se livrent à une tâche de flairage puis de description linguistique de 40 odorants. Le même corpus a été obtenu auprès d’enfants dans une perceptive transversale et longitudinale (les mêmes enfants testés et filmés en petite, moyenne et grande section maternelle).
Les troubles du langage constituent le mode d’entrée dans la pathologie. Si l’anomie (i.e. manque du mot) a donné lieu à un très grand nombre d’études basées sur les performances en dénomination de mots, le niveau discursif est souvent négligé. Or, certains critères pertinents pour l’analyse de la dégradation linguistique observée dans la maladie d’Alzheimer peuvent être capturés – aux niveaux infra et supra lexical – dans le discours des patients. Le corpus « Parole d’Alzheimer », constitué d’enregistrements numériques de haute qualité (44Khz, 16 bits, mono), rassemble des discours en parole spontanée de patients Alzheimer (une trentaine à l’heure actuelle) à différents stades de démences (narrations libres, description d’image) ainsi que des discours obtenus auprès de sujets âgés sains appariés en âge, sexe et niveau socio-culturel. L’ensemble du corpus est transcrit manuellement (Transcriber, CLAN, fichiers txt).
Le domaine arabe représente un cas d’école de continuum linguistique. Une vue d’ensemble du domaine linguistique arabe, permet de distinguer deux aires à l’intérieur du continuum dialectal : la zone occidentale regroupant les parlers du Maghreb et la zone orientale constituée des parlers Moyen-Orientaux. Chaque parler arabe présente des caractéristiques qui lui sont propres. Celles-ci peuvent être d’ordre syntaxique, lexical, segmental et prosodique. Avec la base de données acoustique Araber, notre objectif est de développer un outil présentant un large éventail de variantes dialectales arabes permettant le développement d’applications à orientation linguistique. Différents types de corpus sont disponibles pour environ une centaine de locuteurs natifs originaires de différentes régions du monde arabophone : Corpus n° 1 : une traduction libre d’un texte court (‘La Bise et le Soleil’), Corpus n° 2 : une narration semi-guidée obtenue à partir d’une série d’images sans texte (‘The Frog story’).